Quand un chapelet d’idées fausses nous entraine vers le bas.

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J’étais sur mon vélo ce matin à arpenter la campagne balinaise. Comme à chaque fois, je ne prévois pas de destination, je me laisse guider au hasard des routes et des chemins, et j’accepte de me laisser surprendre. Ce matin, après une bonne heure de balade, j’emprunte une descente vertigineuse en me disant, que forcément, j’aurai à grimper plus tard. Arrivée en bas, je découvre que la route ne mène nulle part et que je vais devoir rebrousser chemin. En remontant la pente, je sais que je vais vous écrire ce texte, car cette aventure représente merveilleusement bien une expérience marquante et très riche en enseignement, vécue la semaine passée.

Avant de vous raconter cette histoire, je vous laisse dans un premier temps le soin de lire ces mots en symbolique : je descends, je me laisse entrainer dans la descente. Même en freinant, ma vitesse est rapide. Arrivée en bas, c’est une voie sans issue. Il n’y a rien. Je suis obligée de fournir un effort immense pour revenir sur mes pas, pour remonter la pente. Où est-ce que je souhaite en venir ?

Quand nous accrochons une idée, puis une autre, que nous nous laissons entraîner par des pensées éloignées de qui nous sommes, nous pouvons parfois être comme aspirés, par manque de vigilance, par négligence. Quand nous arrivons à un état d’agitation intense, extrême, nous devons fournir des efforts intenses pour retrouver notre centre, retrouver notre paix, notre quiétude. Si je prends l’exemple de ce matin, je peux vous assurer que les premiers coups de pédales étaient horribles…

Bref, le témoignage que j’aimerais faire est très parlant et c’est intentionnellement que je vais le raconter dans les moindres détails, pour illustrer les pièges dans lesquels nous pouvons tomber parfois. Depuis plusieurs semaines, sans m’en rendre compte au départ, j’ai commencé à accrocher certaines idées comme, et si j’étais obligée de rentrer en Europe alors que tout mon être sait que sa véritable joie, dans l’instant, est de prolonger l’expérience encore quelques temps. Puis, il y a eu d’autres idées comme je m’ennuie, je suis seule (ce qui dans la forme pouvait sembler être vrai), je me sens à l’arrêt professionnellement, jusqu’à des idées comme : quel est le sens de cette expérience ici ? Au fil des jours, la grappe à idées du même type à commencer à s’étoffer à vitesse grand V (tu sais comme le vélo entrainé dans la descente). Il y avait pourtant à l’intérieur une grande résistance à m’asseoir véritablement et à écouter ce qui se passe. Comme de par hasard, mon téléphone a pris l’eau me coupant par cette voie, pendant plusieurs jours de toute possibilité de communiquer, me plongeant dans un ennui encore plus grand encore. Encore une fois, la résistance à voir était trop forte et j’ai donc décidé de partir en voyage, loin, à l’échelle d’ici (Bali). Je me suis dis : cela va me faire du bien, je vais vivre du dépaysement, ça va me ressourcer… Pure illusion. Cependant la chimère a duré quelques heures, un voyage fluide, des paysages splendides, une impression de pure liberté. Un soulagement comme : ça y est la vague est passée ! Tout va bien maintenant. Tout est revenu à la normale, pensais-je…Je m’étais fait plaisir en réservant un lieu magnifique. Bref, le rêve absolu. Le lendemain matin, aux aurores, j’ai commencé à entendre de la musique, très forte en provenance des maisons voisines. Agacée que ce bruit « extérieur » vienne troubler ma quiétude, j’ai demandé au personnel de l’hôtel s’il était possible de faire quelque chose. Quelques heures après, le silence est revenu. Partie explorer les alentours, je constate à mon retour, que la musique, est elle aussi de retour. J’ai alors la conscience que ce soi-disant problème n’a rien à voir avec l’extérieur mais, à ce stade, je suis encore dans l’incapacité d’aller regarder à l’intérieur et explorer ce qui se passe. Ainsi, une deuxième fois, je le signale au personnel de l’hôtel. Gentiment, ils me proposent de me surclasser et de me transférer dans une villa avec piscine privée surplombant à 180° l’océan et les volcans, le paradis quoi… Je suis pleine de reconnaissance, (je sens que mon égo s’en donne à cœur joie…tu vois tu as bien fait d’exprimer ton besoin et blablabla…). Arrivée sur place avec toutes mes affaires, stupeur ! A droite de la chambre un énorme pylône électrique, plus loin dans la vallée un deuxième pylône et évidemment des fils électriques juste en face, jouant à merveille l’entorse au magnifique paysage. Je reste là plusieurs heures dans l’incapacité de défaire mon sac à dos. Ce qui se raconte à ce moment-là, c’est : je ne vais pas pouvoir rester ici 4 jours, c’est impossible ! Je vais leur demander de retourner dans l’ancienne chambre, tant pis pour la musique, c’est moins pire que les pylônes. Bref, un bavardage mental infernal, vous savez de ceux qui pourraient vous faire frapper la tête contre les murs… Je suis là, dans un grand sentiment de vide, d’impuissance, dans l’incapacité d’apprécier quoi que ce soit, même pas la splendide piscine et ce traitement VIP… (je vous ai glissé quelques photos sans les pylônes). Incapable de prendre le moindre recul, enfin le seul recul que je suis malgré tout capable de prendre à ce moment-là, c’est de confier la décision de demander à changer de chambre à plus grand que moi. Je tire à pile ou face et c’est non. Je râle intérieurement mais je décide de suivre cette injonction… Je reste donc là. (je tente dans les jours qui suivent de tirer à nouveau au sort, dès fois que…mais la réponse est toujours non…). Confusion, agitation, puis peu à peu des espaces de plus de calme. Je me connecte aux éléments : le vent, le soleil, les nuages, les arbres, les papillons, les tourterelles, les hirondelles, les libellules, les animaux (magnifique cerf rencontré dans le parc national). Un gecko ouvre même sa gueule en me montrant les ‘dents’… Je vois alors combien je suis en bataille avec mon bavardage mental. Je me pose, j’écoute les sensations dans le corps. Je ressens du soulagement, mais de courte durée. L’agitation revient, se calme, revient, un peu comme un yoyo. L’oppression à la gorge est présente. Les 4 jours s’écoulent dans la lenteur du rien, sans pouvoir accéder à un total relâchement. Je sais qu’à mon retour, je vais être à nouveau active, puisque je déménage. Quelques jours plus tard, l’histoire de l’immigration réglée, le téléphone réparé, l’agitation est toujours présente. D’autres talons d’Achille sont choisis par l’égo pour prolonger le drama et faire durer l’expérience encore un peu. Je me décide à appeler une amie (Merci à elle, elle se reconnaîtra), qui je sais peut m’aider à retrouver mon alignement, en l’étant elle-même. Au bout de quelques minutes, les rires fusent déjà au téléphone, mettant à jour la belle mascarade, le ballet des pensées illusoires, l’oubli de qui je suis, la totale.

Les jours qui ont suivi ont demandé une vigilance de tous les instants. Revenir au centre, respirer dans le bas du corps, retrouver la sensation de paix dans les cellules, me rappeler qui je suis. Cela a mis environ 2 jours supplémentaires pour revenir à ma Source. Ce type d’expérience (bien connue par le passé) ne s’était plus représenté avec ce niveau d’intensité depuis de nombreux mois et j’avais envie de vous la partager pour évoquer avec vous ce que cela m’a enseigné encore plus profondément :

Déjà, un rappel de la leçon pourtant bien connue : il n’y a pas d’extérieur, le monde extérieur est le reflet de ton monde intérieur. Les musiques des voisins n’étaient rien d’autre que le miroir très précis de mon agitation mentale. Fuir, éviter, aller ailleurs n’avait servi à rien. Ce qui n’est pas traité de l’intérieur revient, sous une forme ou une autre.

J’ai noté aussi l’importance d’observer régulièrement où nous en sommes dans notre espace de paix. J’ai pris conscience que dernièrement, il m’arrivait plus fréquemment de vivre des yoyos émotionnels, mais je n’en avais pas pris garde. J’avais oublié d’arroser cette graine-là. J’ai manqué de vigilance. Par orgueil certainement, j’avais considéré cela comme acquis. Ça a mis quelques jours, mais je me suis déposée dans l’espace de paix des dizaines de fois par jour. J’ai réhabitué mon corps au chemin, qu’il connaît bien mais dont il avait perdu la voie…).

Ce que j’apprends c’est que si l’émotionnel devient plus fort, devient soudain plus aléatoire, c’est un bon signal d’alarme, pour te prévenir que ce que tu es en train de tricoter dans ta tête, n’est pas ta meilleure version. J’ai pû comparer d’ailleurs ma réaction à la même situation (plus de téléphone portable) et constater combien ma réaction émotionnelle était différente. Le premier jour de mon arrivée à Bali, j’ai perdu mon téléphone portable. Aucune réaction. Tout va bien. Semaine passée, mon téléphone prend l’eau et est hors d’usage, larmes, agitation, anxiété…

Un autre enseignement ici est de ne pas attendre. Si l’on sent un léger vacillement dans notre état intérieur, il est important de réagir au plus vite. Se poser de suite, réajuster de suite, regarder ce qui se passe immédiatement. Des pensées lancées à mille à l’heure sont beaucoup plus difficiles à stopper que des pensées qui viennent juste de s’afficher dans notre écran mental. Et pour nous aider, n’hésitons pas à nous mettre en contact avec une personne alignée à la source, que ce soit un ami, une amie, ou un accompagnant. L’effet est immédiat. Combien de fois par le passé, j’ai appelé une amie, quand l’agitation était trop forte, quand l’identification au mental était telle qu’il m’était impossible de prendre du recul pour me recentrer ? Combien de fois, ai-je aussi été ce canal émissaire de la source pour des amis ou des clients égarés ? Si tu entres en contact avec une personne de ce type, sa vibration te permet de te décoller du scénario mental rapidement, car elle peut voir ce que tu n’es pas en mesure de percevoir quand les voiles sont trop épais.

Même si cette expérience a été pour le moins inconfortable, elle m’a vraiment montré que ce rappel de qui nous sommes, change notre réalité à l’instant où nous le décidons, à l’instant où nous disons oui. Pour exemple, j’ai vu mon décor changer les jours qui ont suivi, rencontres, propositions de sorties, opportunités professionnelles, cadeaux…

Bref, une fois de plus, cela me montre combien la forme (ce qui se passe dans la réalité) n’a absolument rien de solide. Elle n’est que le reflet de la vibration que nous nourrissons dans notre corps.Je ne savais absolument pas ce que j’allais vous raconter en commençant ce post, mais je sentais important de témoigner autour de cet espace de vulnérabilité et de voir comment tout se transforme à partir de notre décision intérieure.

Es-tu prêt comme moi à embrasser le merveilleux maintenant, Es-tu prêt comme moi à te laisser aimer par la vie, qui n’est rien d’autre que toi et ton choix, ton choix de te rappeler qui tu es à chaque instant ?

Pour ma part, je sens toutes mes cellules pétiller, dans la réjouissance émerveillée du déjà.

Avec tout mon amour

Sylvie

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