LE POUVOIR DE L’EAU, LE POUVOIR DE LA SOURCE…

💦Allez, aujourd’hui je vous emmène avec moi pour partager un morceau de mon expérience du Melukat ici à Bali. A mon retour sur les terres sacrées, je ressentais un besoin impérieux de participer à nouveau à ce rituel de purification par l’eau. Les fortes pluies de ce milieu de matinée m’en avaient presque dissuadée, mais l’envie était tellement forte, que je ne m’en suis pas laissé conter. Quelques minutes après ma décision, les pluies avaient déjà cessé et j’ai pu tranquillement rejoindre le temple à une vingtaine de minutes au Nord d’Ubud.

C’était la première fois depuis mon arrivée que je retrouvais les campagnes balinaises, et avec elles une émotion palpable, cette sensation d’immense liberté, de profonde connexion. Comment expliquer ce ressenti si unique, que pour ma part, je n’ai rarement vécu ailleurs qu’ici, celle de faire corps, d’appartenir, de me fondre un peu à la manière d’une prise que l’on vient bancher sur un interrupteur et qui tout à coup permet à la lampe de s’allumer…En chemin, je prends le temps de m’arrêter dans un village pour acheter mes offrandes (canang sari). La vieille femme, debout derrière son étal, me regarde d’abord avec étonnement. Elle ne doit pas voir beaucoup d’étrangers s’arrêter sur son stand. Je lis dans son regard beaucoup de bienveillance, de ces regards qui restent enfouis au fond de nos cœurs bien longtemps après les avoir échangés. Je repars avec des paniers de fleurs et je suis en gratitude devant tant de beauté. Je sais quel amour les petits doigts agiles ont déployé pour confectionner ces merveilles.

Pour tout vous avouer, c’était la première fois que je me rendais à un Melukat seule. Précédemment, j’avais été comme on dirait, chaperonnée. J’avais donc une petite forme d’appréhension que j’avais vu pointer dès le matin, mais à laquelle j’avais décidé de ne pas donner la main.

Que peut-il se passer si la seule chose que l’on suit est simplement l’envie d’être là, en présence, et de se laisser guider ? Que peut-il se passer si l’on arrive avec qui l’on est, ni plus, ni moins ?

J’arrive donc sur les lieux du Melukat. Ces derniers jours, j’avais vécu un peu d’agitation intérieure et je ressens dès mon arrivée un profond besoin d’intériorité, de recueillement. Je prends le temps. Un guide indonésien m’accompagne. Même si je ne comprends pas ce qu’il me dit quand il évoque les déesses Hindoues aux pieds desquelles il m’invite à déposer les offrandes et l’encens, je suis mon instinct. Puis, nous descendons un escalier de pierre, recouvert de mousse au vert éclatant. Au pied de cet écrin, je me retrouve au milieu de cascades et de parois sculptées. J’aurais tellement aimé vous faire partager la beauté des lieux, mais dans cet univers d’eau, j’ai préféré laisser mon téléphone au coffre. Les parasols colorés et nos tenues de cérémonies viennent ajouter de la magie au lieu.

Après les offrandes, commencent les rituels de purification par l’eau. Ils consistent pour la plupart à faire plonger les mains à la source et à pratiquer des sortes d’ablutions sur la tête, le visage, la nuque. Puis, nous nous dirigeons vers 2 cascades. Sous la première, je suis invitée à crier, occasion de libérer les restes de négativité, de colère encore enfouis. Ma voix résonne contre la pierre à en faire trembler les parois. Je m’étonne moi-même de ce souffle qui semble s’évacuer à n’en plus finir. C’est tellement libérateur ! La seconde cascade est celle du Oui, de l’accueil du nouveau, du joyeux dans sa vie. Debout, les bras grands ouverts, je prononce avec force cette décision, celle de mon choix de me rappeler qui je suis. Je me retrouve ensuite dans un bassin avec les poissons rouges. Avant d’y pénétrer, je suis éblouie par le spectacle de cette vieille femme à la kebaya jaune (chemisier de cérémonie à Bali), pas plus haute qu’un mètre cinquante et fine comme une allumette. Ses petits-fils l’aident à s’assoir sur le rebord pour remonter, tellement le vert qui recouvre les parois du bassin le rend dangereusement glissant. Je me demande d’ailleurs comment elle a pu accéder à ce lieu si escarpé. Ici se poursuit le rituel, 11 nettoyages de la tête, 11 nettoyages de la nuque, 3 gorgées à la source que l’on recrache, 7 gorgées que l’on avale. Puis, on recommence ce rituel à la source d’à côté.

Le parcours se termine par une bénédiction à l’eau de coco avec laquelle on nous arrose la tête, le visage et dont on boit quelques gorgées. Un prêtre nous donne une dernière bénédiction. Puis, devant une déesse Hindoue dont je n’ai malheureusement pas retrouvé le nom (elle me fait penser à une vieille sage amérindienne), nous badigeonnons notre front d’une craie blanche. Puis, on nous applique au niveau du troisième œil des grains de riz et on nous noue autour du poignet le fameux bracelet en laine Tri Datu, les trois pouvoirs, trois forces de l’Hindouisme, Brahma pour la création, Vishnu pour la préservation et Shiva pour la destruction. Dans la tradition, le noir évoque la puissance et protège des mauvais esprits, le rouge évoque la créativité et le courage, et le blanc symbolise la spiritualité et la bonté.

Je quitte le lieu vidée, lavée, nettoyée, purifiée, légère, avec un fort sentiment de paix, une impression d’avoir laissé derrière moi de vieux oripeaux, des couches de l’ancien et d’avoir trouvé sous la gangue, le joyau de mon Être. Alors même s’il n’y a pas d’images, à l’exception de l’entrée du lieu et moi en selfie après la cérémonie, j’espère vous avoir emmenés avec moi dans ce fabuleux voyage.

Et qui sait ? Un jour peut-être, je vous accompagnerai pour vivre aussi cette belle expérience…

Et pour la petite histoire, pas une goutte de pluie entre mon départ et mon retour à la maison. C’est toute la magie de l’impermanence…Douce journée à tous !

Sylvie Retailleau – Voyage en Conscience

Life is an adventure

#bali#melukat#conscience#voyageenconscience

Leave A Response

* Denotes Required Field