#11 Nusa Penida, voyage en conscience : tu es toi-même ton propre paradis

Hier, je suis donc partie assez tôt pour Klingking Beach. Avant de quitter mon hôtel, je voulais répondre à un message posté un jour plus tôt sur mon Groupe. La tête disait : tu n’as pas encore répondu alors que la personne a posté il y a plus d’une journée. Il faut quand même que tu le fasses maintenant ! Quand j’ai voulu écrire mon message, mon Facebook s’est soudainement arrêté de fonctionner, me rappelant que les « il faut » ne proviennent pas de l’élan créateur mais de ce qui a appris à être d’une certaine manière. Le même programme que la veille m’était à nouveau resservi. Cette fois, je n’ai pas choisi de goûter à ce plat-là… J’en connais la saveur… J’ai immédiatement éteint mon ordinateur et je suis partie.

En route pour ma journée découverte, j’ai vraiment posé l’intention de porter mon attention sur quelque chose que je voudrais t’exposer maintenant :

L’absence d’évaluation de ce qui est sous mes yeux.

Je m’explique. J’ai appris au fil des années à me détacher progressivement et de plus en plus de toute notion de bien ou mal, c’est-à-dire à cesser de considérer qu’un évènement, une attitude, une personne soit bien ou mal. Cependant, j’ai pris conscience récemment  que j’étais loin d’avoir intégré une autre notion, celle de beau/pas beau. Je vois bien que ma tête est souvent en train de commenter ce qui est devant mes yeux et de classer chaque chose en : c’est beau ou ce n’est pas beau. J’ai pris conscience qu’avoir un avis sur tout en termes de beau/pas beau ne faisait vraiment plus ma joie. Le défi était de taille, car je me dirigeais vers un des plus beaux endroits de l’île, selon les codes appris du monde extérieur. J’ai passé ma matinée à entendre une voix me murmurer : c’est beau ! Et à chaque fois, je me reprenais en disant : C’EST ! C’EST TOUT.

C’est passionnant de voir combien l’habitude est grande chez l’être humain de tout classifier, de ranger dans des catégories. En observant l’océan, je me disais : imagine une personne qui ici a vu se noyer sous ses yeux un être cher, crois-tu qu’elle puisse trouver cet endroit paradisiaque ? Et là soudain m’est apparue la relativité de toute pensée, de toute croyance. Cette révélation m’a définitivement convaincue que même la beauté de cet endroit considéré comme un des endroits les plus paradisiaques au monde, n’est que relative. Ça a été un grand soulagement intérieur, comme la fin d’une quête du beau. Ça ne veut pas dire que je vais arrêter mes explorations, mais cela me fait définitivement sortir de l’illusion que mon bonheur se trouve à cet endroit.

Non, le seul paradis qui soit est notre paradis intérieur. Il n’en existe pas d’autre. Rien, absolument aucune beauté extérieure ne peut remplacer notre beauté intérieure.

Et toi ? Comment cela résonne-t-il pour toi ? Et si tu jouais à ce jeu avec moi d’arrêter de commenter, d’étiqueter, de séparer les choses, les gens, les situations, les évènements ? Et si tu n’avais désormais que ces 2 mots à la bouche : C’EST ?

Je te souhaite une douce journée

Sylvie

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