Il y a quelques jours, j’ai croisé ici à Nusa Penida des amis de Sanur et jeudi nous sommes partis pour un petit trip vers Guyangan Waterfall et Segara Kidul Temple. Je les suivais en scooter. Je me suis soudain vue rouler plus vite que d’habitude, pensant que j’allais les retarder si j’adoptais la vitesse qui m’est confortable. Rapidement, j’ai senti la tension en moi d’aller aussi vite sur les routes de montagnes sinueuses.
J’ai immédiatement perçu mes projections, ma peur de déranger, ma non-envie de voir les autres agacés par mon comportement, mes suppositions car au fond, peut-être étaient-ils ravis de profiter davantage des paysages…
Au bout d’un moment, j’ai finalement ralenti la cadence. Je me suis même arrêtée sur le bord plusieurs fois, pour vérifier combien de kilomètres il restait et décider si je laissais le scooter sur le bord pour continuer à pieds, tant le chemin commençait à devenir dangereux. Environ 800 mètres avant notre destination, j’ai finalement décidé de stopper mon scooter sur le côté et continuer à pied. Au moment-même où j’ai pris cette décision juste pour moi, un jeune balinais est arrivé en scooter, s’est arrêté à ma hauteur et m’a demandé s’il pouvait m’aider. Je lui ai expliqué que j’allais finir le trajet à pieds, car je ne me sentais pas en sécurité et spontanément, il m’a proposé de monter derrière lui, ce que j’ai accepté avec plaisir. Et il a fait de même au retour !
Certainement qu’avant, je n’aurais pas écouté cette voix qui me disait de m’arrêter. J’aurais continué pour prouver que j’étais capable de le faire, pour m’enorgueillir de cet exploit. Aujourd’hui, jouer à ce type de jeux n’est vraiment plus joyeux.
Tu ne peux jamais maîtriser les émotions des autres, et elles ne t’appartiennent pas. Si les autres sont agacés parce que je roule plus lentement, je ne suis pas responsable de leurs émotions. Je ne crée pas leurs émotions. Mon comportement est juste un déclencheur de ce qu’ils portent en eux et qu’ils ont besoin de regarder, et ceci est valable évidemment dans l’autre sens. Regarde aussi tes peurs éventuelles à voir les autres exprimer certaines émotions. Es-tu ok de voir les autres agacés, en colère, déprimés autour de toi ou bien cela provoque-t-il un inconfort chez toi ? Si c’est le cas, observe ce qui se trouve dans ta propre maison intérieure et prends en soin.
D’autre part, je vois par cet exemple aujourd’hui, que respecter son propre rythme, malgré la pression extérieure, ou celle que l’on se pose à soi-même parfois, ouvre finalement toutes les portes, ici l’apparition d’un ange sous la forme humaine d’un jeune garçon me conduisant à destination…
La descente vers le temple a été épique. 400 marches à flanc de falaise. J’ai découvert que j’avais le vertige… Nous avons pu faire un mini Melukat (purification dans les sources sacrées) et rencontrer la déesse du lieu Nyi Roro Kidul. C’était splendide, comme vous pouvez le voir sur les photos !
Donc mes questions pour toi aujourd’hui ?
Quelles sont les circonstances où tu continues de lâcher un peu de qui tu es pour t’adapter aux autres, pour faire plaisir, pour obtenir de la reconnaissance, pour éviter des émotions avec lesquelles tu es toi-même mal à l’aise ?
Je te souhaite une douce journée
Sylvie
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