Je parlais dans un précédent post des différences de standards de propreté ici à Bali comparés à ceux présents en Europe. Ici, chaque location ou presque est proposée avec quelques heures de ménage.
Arrivée dans mon nouveau lieu, j’ai pu m’apercevoir que ce n’était pas vraiment nickel. La première semaine, j’ai nettoyé un peu, mais sans le faire à fond. J’avoue que le ménage, ce n’est pas trop mon truc même si j’aime quand c’est vraiment propre… Je préfère avoir les mains dans la terre. Bon si je te dis ça, ce n’est pas pour te parler chiffon ou brosse à récurer, tu t’en doute. Tu commences à me connaître, n’est-ce pas ?
Je voudrais faire ici le parallèle avec nos limitations, nos croyances, nos réactions émotionnelles, nos systèmes de pensées destructeurs. Parfois, il nous faut un peu de temps pour vraiment décrasser les fonds de tiroir. Nous pouvons être surpris d’avoir à regarder encore et encore certaines situations qui se présentent à nous, alors que nous pensions nous en être libéré.
Il arrive fréquemment que nous laissions notre vigilance de côté pour un temps et la poussière de nos anciennes habitudes continue de s’empiler, ajoutant des voiles sur les restes de voiles. Tu me suis toujours ?
Eh bien voilà, quand tout cela est arrivé, j’étais justement à cet endroit-là de ma vie, découvrant (avec horreur d’abord) quelques restes de cadavres sous le tapis de l’attachement affectif, un sujet dont je pensais m’être complètement affranchie. Que nenni !
J’ai vraiment fait le rapprochement un soir dans mon lit alors qu’alertée par une odeur vraiment désagréable, je découvrais qu’un bataillon de geckos avait laissé des traces pas très sympathiques derrière mon lit. Tu vas peut-être trouver cela stupide, mais ça a été le déclic. Je me suis levée alors que je m’apprêtais à m’endormir, et je me suis mise à nettoyer comme une acharnée. Mais en conscience, en faisant vraiment le lien entre ce que cette maison me montrait et la confusion dans mon cœur, mes tripes et mon esprit. Je me suis appliquée à nettoyer chaque recoin. J’ai continué le lendemain, avec l’aide de la femme de ménage.
Et parallèlement, je me suis vraiment posée dans le désordre émotionnel présent, dans mes sensations physiques, sans chercher à éviter ou à fuir, mais à réellement ressentir chaque goutte de ce qui s’offrait. Oser ressentir le cœur qui se craquèle et se brise en mille morceaux. J’avais cette sensation d’éprouver cela pour la première fois, de façon aussi intense en tout cas.
Je ressens un grand soulagement depuis quelques jours. Moi qui n’aime pas vraiment faire le ménage, je me vois m’y consacrer régulièrement et quotidiennement avec plaisir. En donnant du sens à ces gestes, j’ai cette sensation d’ôter encore des couches, des voiles qui recouvrent ce qui m’encombre encore.
Je tiens cependant à souligner qu’il n’est pas nécessaire de se juger quand on semble ne pas parvenir à évacuer tout d’un seul coup. Tout se fait au rythme de nos compréhensions, de nos acceptations, quand nous sommes prêts. Il n’y a pas d’urgence.
Je te souhaite une magnifique journée pour ces dernières heures de l’année 2021 et on se retrouve de l’autre côté.
Sylvie Retailleau – Voyage en conscience
LIFE IS AN ADVENTURE
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