Bonjour,
Voici le deuxième volet de la nouvelle:
Le paysage qui m’était offert d’observer ne ressemblait en rien aux images de carte postale. Ici la mer n’était pas turquoise, le ciel n’était pas azur, le soleil caché sous d’épais nuages, n’avait pas le pouvoir de réchauffer mon corps, ni mon cœur. Et même si cela avait été le cas, cela n’aurait rien pu changer. Peut-on apprécier le plus magnifique spectacle naturel, quand, en dedans de nous, tout est dévasté ? Peut-on s’émerveiller devant les galets, les coquillages, les traces de dessins laissés sur le sable après la marée ? Peut-on sentir le parfum des embruns sur notre peau ? Peut-on sentir sous nos pieds la douceur du sable et consentir à s’y enfoncer ? Peut-on s’amuser en entendant les mouettes crier au dessus de nos têtes ? Peut-on ressentir en soi la force de l’océan et ne faire qu’un avec lui ? Evidemment, on ne le peut pas. Nos yeux tristes et délavés ont depuis longtemps déformé notre vision, notre esprit encombré nous prive de cette faculté d’admiration qu’ont les gens heureux ou amoureux. Notre regard sur ce petit bout d’océan est le même que celui porté sur un immeuble en béton, encore debout ou détruit par les bombes, rien que des gravats, reflets d’une vie amère et insipide.
A demain pour la suite !
Sylvie
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